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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 16:14
Cher Azouz


Permettez-moi cette entrée en matière, chaque fois que j'apprécie un livre, le contact direct avec son auteur me pousse à la familiarité*. J'aurais pu aussi vous appeler Monsieur Begag car le titre — honorifique — serait allé à celui qui m'a permis de m'élever le temps d'une lecture.
Je ne suis ni lettré ni critique littéraire, il m'a semblé que votre roman ne s'adressait pas à eux, en tout cas, pas à cette partie de l'esprit qui analyse, dissèque, soupèse ou évalue arbitrairement. Il s'adresse en premier lieu aux êtres humains car c'est bien d'une histoire humaine qu'il s'agit et c'est à ce titre que je vous écris.
Vous avez présenté "Dites-moi bonjour" comme une fable, je vous l'accorde volontiers. J'y ai aussi vu un tableau naïf haïtien, très coloré, avec personnages subtils dépeints dans des situations quotidiennes révélatrices de leur culture. Un de ces tableaux dans lequel on découvre chaque jour un nouveau détail passé inaperçu et dont on ne peut ignorer la présence une fois décelé.
 
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Alors, qu'en est-il de cette fable?
Elle ne commence pas par "une fois", mais à l'époque "d'Avant". Avant quoi? Si ce n'est pas défini, c'est sûrement dans un passé simple, un passé pas encore composé et déjà plus "plus-que-parfait". Les habitants de la Terre n'allaient pas encore dans le sens unique de la "satiété de consommation" même si certains en portaient déjà les stigmates, cloués insidieusement au pilori de leurs faiblesses par les saigneurs du marketing, les mains percées pour mieux dépenser.

Moi qui ordinairement avale les chapitres comme un goinfre lorsque la magie opère, vous m'avez forcé à ralentir, à déguster toutes les images, les jeux de sens, les contre-mots — au point d'énerver ma femme que je dérangeais pour vous lire à haute voix. Vous m'avez fait voyager dans le temps et l'espace avec un personnage venu de sa forêt, sa forêt de souvenirs, de tradition, de liens familiaux, où des compagnons, mi sages, mi potes, cheminent et conversent avec lui, témoins de l'évolution de la manipulation des masses.
La fable possède la force du miroir où chacun peut se mirer, sans distinction de couche sociale, d'origine géographique ou ethnique, … les portes de l'imaginaire sont grande ouvertes.
Rien de mièvre, rien d'anodin. En quelques coups de "phrasette" magique, vous figurez les jeunes des cités en hérons, une voiture en coccinelle, la société en pieuvre. Les éléphants sont trompés, les lièvres carottés, les loutres outrées,… Au lieu de faire mourir un père, vous lui faites rejoindre le paradis en chevauchant sa mobylette.
Sur ce chemin fleuri de pépites et pavé de pépins, l'homme a bien du mal à (re)trouver ses repères, son instinct, ses besoins. Vous êtes un optimiste doublé d'un utopiste — c'est pour cela qu'on vous aime —pour espérer qu'il ne se perde pas.
Une majorité de nos semblables s'en remet à des guides aux appellations multiples non contrôlées. Malheureusement, beaucoup de faux prophètes à talonnettes sont trop petits pour amener l'Humain jusqu'à demain quand ils lui promettent un grand destin.
Vous dites "un écrivain affirma que, désormais, écrire était vain". Vous avez tort. Un livre comme le vôtre donne du sens aux mots car vous avez détourné leur forme pour en agrandir le fonds. Vous avez, tout en gardant une forme légère, ouvert l'esprit à la réflexion sur notre monde, nous offant le recul et l'humour nécessaires pour mieux y voir, mieux comprendre nos comportements.

Si je peux me permettre, amateur d'écrire je suis, comme en politique les plâtres j'essuie, entre les deux j'ai choisi. Il est difficile de changer le monde avec les outils censés le faire. Plutôt que d'essayer avec le légal, essayons l'égalitaire, au fratricide préférons le fraternel, au totalitaire, opposons l'imaginaire.
Vous avez abordé tant de thèmes dans cette "Gaule d'Après", évoqué ceux qui subissent et ceux qui résistent, laissant à chacun le soin de s'y reconnaître, que je serai obligé — avec plaisir — de le relire, … le relire encore.
Merci monsieur Azouz Begag.

Dominique LIN

   

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* Haut degré de simplicité, d'intimité, dans les relations sociales ou dans les rapports particuliers qui unissent des personnes non apparentées.

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commentaires

M
Cher Monsieur,Et si j'osais, comme j'ai beaucoup d'admiration pour vous et même de l'affection, cher Azouz Begag.J'ai beaucoup apprécié votre dernier livre, "dites-moi bonjour", ainxi que tous les précédents, et votre façon de faire parler les animaux : comme une fable satirique, certains animaux interviennent et nous ramènent à l'actualité présente, souvent si difficile à vivre. Je souhaite, cher Monsieur, que vous garderez toujours votre franc-parler, et je vous lirai toujours avec beaucoup d'attention et de plaisir.Avec toute mon affection pour vous et votre famille,E. Painchaut (86 ans).
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L
Merci pour cette analyse de lecture qui se démarque des "pro" du livre.Enfin une vision humaniste de la littérature.C'est étonnant comme cet auteur n'a pas eu le même intérêt de la part des médias qu'en ont les autres, plus… vendeurs, ou dociles, ou mercantiles, ou people, ou…
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