14 novembre 2007
3
14
/11
/novembre
/2007
14:20
Je m’interroge… Les désordres légers que subissent pour mille raisons une partie du territoire de la République qu’on appelle pudiquement « les quartiers » étaient-ils prévisibles ?
Regardons un peu ce qu’en dit la littérature et particulièrement cette merveille de petit livre,
«Orange Mécanique » d’Anthony Burgess que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à ouvrir.
L’Orange Mécanique, c’est l’histoire d’un mec de quinze ans, Alex, un barbare, du genre à brûler les autobus avec des femmes dedans, à séquestrer un type pour le découper, à brûler les filles qui veulent pas se laisser tripoter. Pas vraiment sympa Alex, même s’il aime la musique classique….
Roman de science-fiction, L’Orange Mécanique est écrit en 1960 mais se déroule vers … maintenant ! Nous sommes dans une société déshumanisée, lâche et sinistre... ça vous dit peut-être quelque chose. Alex et sa bande manient un argot créatif et hermétique, mélange de plusieurs langues. Il voyait loin, Antony. ! Voyou au charme trouble, Alex viole, braque, tue. Il est emprisonné, subit un régime chimico-psychique spécial qui est censé le juguler.
Ah mais, pourquoi tant d’atrocités, creusons un peu. Anthony Burgess, né en1917, est un l’auteur le plus prolifique de sa génération. Il fait la satire du monde moderne, de sa violence et de sa perversité, mêlant conservatisme et contestation. Sa femme est violée en 1942. Lui, ancien soldat en Malaisie, apprend en 1959 qu’un cancer le condamne. Finalement, il survivra. Mais, avec de tels chocs, sa verve et ses écrits s’accélèrent. Plutôt humaniste, il pense que le plus affreux des cailleras n’est pas prédestiné à la délinquance. Au contraire, par sa liberté individuelle, il peut se réformer. Le titre de Burgess reprend une expression « cockney » qui décrit la bizarrerie extrême: « queer as a clockwork orange », c'est-à-dire zinzin comme une orange mécanique. Très zinzin, même, la bande à Alex, qui annoncent les bandes d’aujourd’hui…
A sa sortie de prison, Alex devient à son tour mouton victime. Il ne supporte plus la violence qui le fait vomir. Poussé au suicide par une ex-victime devenue son tortionnaire, il se rate, revient à ses penchants brutaux. Finalement, enfin mûr, il se range, va se fondre dans la société.
C’est du moins la version de Burgess.
Mais le live est repris par le grand cinéaste Stanley Kubrik qui en fait un chef-d’œuvre somptueux, terrifiant… et beaucoup moins moral. Pour Kubrik, il n’y a pas de rémission, Alex restera à vie un barbare et point barre.
Le livre est banal, passe inaperçu. Le film a, lui, un énorme succès, jusqu’à aujourd’hui et demain compris. C’est que le ciné avait raison !
L’Orange mécanique est toujours très zinzin, et même beaucoup plus.
On vous avait bien dit qu’il fallait s’y attendre.
Regardons un peu ce qu’en dit la littérature et particulièrement cette merveille de petit livre,
«Orange Mécanique » d’Anthony Burgess que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à ouvrir.
L’Orange Mécanique, c’est l’histoire d’un mec de quinze ans, Alex, un barbare, du genre à brûler les autobus avec des femmes dedans, à séquestrer un type pour le découper, à brûler les filles qui veulent pas se laisser tripoter. Pas vraiment sympa Alex, même s’il aime la musique classique….
Roman de science-fiction, L’Orange Mécanique est écrit en 1960 mais se déroule vers … maintenant ! Nous sommes dans une société déshumanisée, lâche et sinistre... ça vous dit peut-être quelque chose. Alex et sa bande manient un argot créatif et hermétique, mélange de plusieurs langues. Il voyait loin, Antony. ! Voyou au charme trouble, Alex viole, braque, tue. Il est emprisonné, subit un régime chimico-psychique spécial qui est censé le juguler.
Ah mais, pourquoi tant d’atrocités, creusons un peu. Anthony Burgess, né en1917, est un l’auteur le plus prolifique de sa génération. Il fait la satire du monde moderne, de sa violence et de sa perversité, mêlant conservatisme et contestation. Sa femme est violée en 1942. Lui, ancien soldat en Malaisie, apprend en 1959 qu’un cancer le condamne. Finalement, il survivra. Mais, avec de tels chocs, sa verve et ses écrits s’accélèrent. Plutôt humaniste, il pense que le plus affreux des cailleras n’est pas prédestiné à la délinquance. Au contraire, par sa liberté individuelle, il peut se réformer. Le titre de Burgess reprend une expression « cockney » qui décrit la bizarrerie extrême: « queer as a clockwork orange », c'est-à-dire zinzin comme une orange mécanique. Très zinzin, même, la bande à Alex, qui annoncent les bandes d’aujourd’hui…
A sa sortie de prison, Alex devient à son tour mouton victime. Il ne supporte plus la violence qui le fait vomir. Poussé au suicide par une ex-victime devenue son tortionnaire, il se rate, revient à ses penchants brutaux. Finalement, enfin mûr, il se range, va se fondre dans la société.
C’est du moins la version de Burgess.
Mais le live est repris par le grand cinéaste Stanley Kubrik qui en fait un chef-d’œuvre somptueux, terrifiant… et beaucoup moins moral. Pour Kubrik, il n’y a pas de rémission, Alex restera à vie un barbare et point barre.
Le livre est banal, passe inaperçu. Le film a, lui, un énorme succès, jusqu’à aujourd’hui et demain compris. C’est que le ciné avait raison !
L’Orange mécanique est toujours très zinzin, et même beaucoup plus.
On vous avait bien dit qu’il fallait s’y attendre.