15 novembre 2007
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Je m’interroge… L’explosion de la pédophilie révélée scandalise. Les mannequins de treize ans à peine pubères, demi nues sur les couvertures de magazine à gros tirage, interpellent. Personne n’a guillotiné David Hamilton. Alors ?
Regardons un peu ce qui se passe dans la littérature et particulièrement dans cette merveille de petit livre,
« Lolita » de Vladimir Nabokov que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à ouvrir.
Lolita, c’est l’histoire, en 1943, d’une môme de douze ans, moitié fillette moitié femme, une nymphette.
Elle a un mec. Bien mûr, la quarantaine tassée. C’est son beau-père, pas tout-à-fait par hasard. La mère a été…effacée dans un accident très accidentel.
La nymphette, c’est Lolita. Elle n’est pas amoureuse du vieux, elle n’apprécie pas outre mesure les câlins avec lui, bâille pendant. Mais bon, il a des sous pour ses caprices et elle lui rend la monnaie.
Douze ans d’accord, mais pas vraiment innocente la môme !
Les voilà à faire les motels dans des road movies à travers les USA avec une pause dans une ville morte où Lolita fréquente provisoirement un mignon collège pour jeunes filles à marier.
Ah pauvrette asservie par un mâle, pensez-vous ?
Eh non ! Certes, pépère est pervers, mais il ne maîtrise rien. C’est Lolita la patronne et puis d’ailleurs, paf, elle en a marre, elle s’évapore, avec le théâtreux gominé du collège qui lui a tourné la tête et les sens, lui.
Le beau-père, vacille, cherche la petite, un révolver dans la poche. Sa perception du réel se floute…Il la retrouve, mariée à seize ans, lourdement enceinte, fauchée rase, dans une baraque où elle espère, avec son mécano de mari, un hypothétique départ pour l’Alaska.
Le vieux sort son révolver et…
Et alors ? Allez voir !
Si vous cherchez cochon, vous serez déçu. Rien de grivois là-dedans bien que terriblement sensuel.
Par contre, vous serez séduit par la superbe description d’une «âââme » tordue (lui) et d’une «âââme » innocente (elle). Ou le contraire. Ou les deux. Jusqu’au drame final. Pour elle ? Pour lui ? Vous verrez bien. Des personnages secondaires massifs et colorés, bornent le chemin zigzagant de cette liaison sulfureuse…
Nabokov, né en 1899 à Saint Pétersbourg, est mêlé par son père à la révolution russe, côté démocrate donc pas longtemps, donc exilé. Vladimir fait ses classes à Cambridge, puis vit à Berlin, à Londres, à Paris. Il écrit en russe et en anglais, s’installe aux Etats-Unis en 1940. Il suscite vite l’intérêt, devient un auteur reconnu. Couvert de gloire, il finit sa vie en Suisse, à 72 ans.
Lolita est son plus célèbre roman, un livre charnel, délirant, aux multiples rebondissements, du grand art d’écriture, avec une habileté des mots et de la langue, des flèches lancées dans des miroirs multiples où on ne voit bientôt plus que les reflets de reflets.
Lolita, c’est diabolique et beau.
Scandaleux ? Impossible ? Pas si sûr. Récemment, quelque part en Europe, une jeune fille « séquestrée » (on va dire comme ça) est sortie lisse, propre et cultivée de plusieurs années de « prison » (on va encore dire comme ça), tendron rose d’abord, puis jouvencelle, puis femme. Sa « fuite » (on va toujours dire comme ça) avait poussé son geôlier épris au suicide. Elle a fait un tour charmant sous les caméras et a disparu, mignonne à croquer, très plainte...En 2006.
Alors, impossible Lolita ? Horrible ? Ou toujours actuelle ?
Regardons un peu ce qui se passe dans la littérature et particulièrement dans cette merveille de petit livre,
« Lolita » de Vladimir Nabokov que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à ouvrir.
Lolita, c’est l’histoire, en 1943, d’une môme de douze ans, moitié fillette moitié femme, une nymphette.
Elle a un mec. Bien mûr, la quarantaine tassée. C’est son beau-père, pas tout-à-fait par hasard. La mère a été…effacée dans un accident très accidentel.
La nymphette, c’est Lolita. Elle n’est pas amoureuse du vieux, elle n’apprécie pas outre mesure les câlins avec lui, bâille pendant. Mais bon, il a des sous pour ses caprices et elle lui rend la monnaie.
Douze ans d’accord, mais pas vraiment innocente la môme !
Les voilà à faire les motels dans des road movies à travers les USA avec une pause dans une ville morte où Lolita fréquente provisoirement un mignon collège pour jeunes filles à marier.
Ah pauvrette asservie par un mâle, pensez-vous ?
Eh non ! Certes, pépère est pervers, mais il ne maîtrise rien. C’est Lolita la patronne et puis d’ailleurs, paf, elle en a marre, elle s’évapore, avec le théâtreux gominé du collège qui lui a tourné la tête et les sens, lui.
Le beau-père, vacille, cherche la petite, un révolver dans la poche. Sa perception du réel se floute…Il la retrouve, mariée à seize ans, lourdement enceinte, fauchée rase, dans une baraque où elle espère, avec son mécano de mari, un hypothétique départ pour l’Alaska.
Le vieux sort son révolver et…
Et alors ? Allez voir !
Si vous cherchez cochon, vous serez déçu. Rien de grivois là-dedans bien que terriblement sensuel.
Par contre, vous serez séduit par la superbe description d’une «âââme » tordue (lui) et d’une «âââme » innocente (elle). Ou le contraire. Ou les deux. Jusqu’au drame final. Pour elle ? Pour lui ? Vous verrez bien. Des personnages secondaires massifs et colorés, bornent le chemin zigzagant de cette liaison sulfureuse…
Nabokov, né en 1899 à Saint Pétersbourg, est mêlé par son père à la révolution russe, côté démocrate donc pas longtemps, donc exilé. Vladimir fait ses classes à Cambridge, puis vit à Berlin, à Londres, à Paris. Il écrit en russe et en anglais, s’installe aux Etats-Unis en 1940. Il suscite vite l’intérêt, devient un auteur reconnu. Couvert de gloire, il finit sa vie en Suisse, à 72 ans.
Lolita est son plus célèbre roman, un livre charnel, délirant, aux multiples rebondissements, du grand art d’écriture, avec une habileté des mots et de la langue, des flèches lancées dans des miroirs multiples où on ne voit bientôt plus que les reflets de reflets.
Lolita, c’est diabolique et beau.
Scandaleux ? Impossible ? Pas si sûr. Récemment, quelque part en Europe, une jeune fille « séquestrée » (on va dire comme ça) est sortie lisse, propre et cultivée de plusieurs années de « prison » (on va encore dire comme ça), tendron rose d’abord, puis jouvencelle, puis femme. Sa « fuite » (on va toujours dire comme ça) avait poussé son geôlier épris au suicide. Elle a fait un tour charmant sous les caméras et a disparu, mignonne à croquer, très plainte...En 2006.
Alors, impossible Lolita ? Horrible ? Ou toujours actuelle ?