2 février 2008
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Je m’interroge… Lors d’une canicule récente, des milliers de personnes très âgées sont décédées dans la plus grande des solitudes, certaines avec, sur leur chevet, la photo d’un enfant aimé. Je m’interroge, qu’est-ce que vieillir ainsi ?
Regardons ce qu’en dit la littérature et particulièrement cette petite merveille de nouvelle que nous avons sous les yeux et que nous ne pensons pas à lire:
Je tiens à dédier cette chronique à mon amie Chewikar Abdel Aziz d’Alexandrie, dont la plume et l’âme, trop modestes, me semblent intimement proches d’Andrée Chedid.
Om Jamil, « la mère de Jamil, », est une vielle dame pauvre de la montagne libanaise qui survit grâce à quelques tâches serviles chez les riches du village. La vieille dame digne n’a qu’un amour et qu’un espoir, son fils. Mas lui, trop occupé par ses bamboches dans les folles nuits de Beyrouth ne pense guère à elle. Il n’est pas venu la voir depuis quatre ans. ! Pourtant, à cette Saint Sylvestre, c’est sûr, il sera là, il l’a écrit, il l’a promis. Elle prépare la fête, avec tout ce qu’elle a, elle attend et attend. Mais Jamil ne viendra pas.
Andrée Chedid est une très grande dame de la littérature, orientale et occidentale. Née en Egypte de parents libanais, installée à Paris, arabophone, francophone et anglophone, romancière, poète, dramaturge, elle est unanimement adulée, jusqu’à sa descendance puisque son petit-fils, Mathieu Chedid, fils de Louis Chedid, est un compositeur réputé… qui chante avec succès des textes écrits par sa grand-mère !
Andrée Chedid parle du drame et de la souffrance des hommes, mais surtout de ce qui les aide à se dépasser, à mieux vivre, à préparer l’avenir.
Le fils Jamil ne viendra pas. Mais le village a compris le désespoir de la vieille Maman abandonnée, ne dit rien, l’entoure d’une affection forte qui la sauve.
Et l’écharpe, qu’elle avait préparée comme cadeau à son fils, devient le symbolique et chaleureux réconfort de son entourage.
Onze pages à lire avec mouchoir ! Ce pourrait être triste, c’est simplement beau. Quand la solitude a tué nos anciens, on manquait sans doute d’écharpes chez nous, de milliers... L’Orient si doux a des charmes oubliés.
Regardons ce qu’en dit la littérature et particulièrement cette petite merveille de nouvelle que nous avons sous les yeux et que nous ne pensons pas à lire:
«L’écharpe», d’Andrée Chedid,
Extraite du recueil « La femme en rouge »
Aux éditions J’AI LU.
Extraite du recueil « La femme en rouge »
Aux éditions J’AI LU.
Je tiens à dédier cette chronique à mon amie Chewikar Abdel Aziz d’Alexandrie, dont la plume et l’âme, trop modestes, me semblent intimement proches d’Andrée Chedid.
Om Jamil, « la mère de Jamil, », est une vielle dame pauvre de la montagne libanaise qui survit grâce à quelques tâches serviles chez les riches du village. La vieille dame digne n’a qu’un amour et qu’un espoir, son fils. Mas lui, trop occupé par ses bamboches dans les folles nuits de Beyrouth ne pense guère à elle. Il n’est pas venu la voir depuis quatre ans. ! Pourtant, à cette Saint Sylvestre, c’est sûr, il sera là, il l’a écrit, il l’a promis. Elle prépare la fête, avec tout ce qu’elle a, elle attend et attend. Mais Jamil ne viendra pas.
Andrée Chedid est une très grande dame de la littérature, orientale et occidentale. Née en Egypte de parents libanais, installée à Paris, arabophone, francophone et anglophone, romancière, poète, dramaturge, elle est unanimement adulée, jusqu’à sa descendance puisque son petit-fils, Mathieu Chedid, fils de Louis Chedid, est un compositeur réputé… qui chante avec succès des textes écrits par sa grand-mère !
Andrée Chedid parle du drame et de la souffrance des hommes, mais surtout de ce qui les aide à se dépasser, à mieux vivre, à préparer l’avenir.
Le fils Jamil ne viendra pas. Mais le village a compris le désespoir de la vieille Maman abandonnée, ne dit rien, l’entoure d’une affection forte qui la sauve.
Et l’écharpe, qu’elle avait préparée comme cadeau à son fils, devient le symbolique et chaleureux réconfort de son entourage.
Onze pages à lire avec mouchoir ! Ce pourrait être triste, c’est simplement beau. Quand la solitude a tué nos anciens, on manquait sans doute d’écharpes chez nous, de milliers... L’Orient si doux a des charmes oubliés.