30 novembre 2007
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Je m’interroge… A notre époque bousculée, le temps presse, manque, se gagne, se compte, se perd, nous perd. Mais qu’est-ce que le temps ?
Regardons ce qu’en dit la littérature et particulièrement ce bijou que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à lire :
« A la recherche du temps perdu », de Marcel Proust
Houlà ! Proust ! Le sadique des dictées labyrinthiques ! Le spécialiste des phrases à rallonge qui palpent les émois d’un courant d’air en dix-huit pages sans alinéas ! Le maladif qui scribouille dans son lit, volets fermés, pendant que sa Môman lui apporte des tisanes ! Que n’a- t- on pas dit sur le pauvre Marcel…
Perfides jalousies.
Car Proust a apporté à la littérature ce que Monet, l’impressionniste, a apporté à la peinture : la Révolution et la Beauté.
La recherche du temps perdu est la longue errance d’un jeune narrateur caméléon épris d’art, dans les salons de la Belle Epoque. En apparence, il ne se « passe » rien, pas d'intrigue, de tension, de dénouement. C’est bien normal, on n’est pas dans la dernière prod’ d’Hollywood !
Pourtant, en sept fois 500 pages à peine, Proust aborde les sujets brûlants de son époque : la guerre mondiale, l’affaire Dreyfus, les mœurs (dont l’émergence de l’homosexualité admise), les forces sociales, et bien entendu l’amour, le couple, la mort…
On ouvre la Recherche comme si on allait traverser le canal de Provence, mais on va naviguer sur l’immense océan de la littérature, subjugué, enchanté.
De mère juive, Marcel Proust naît le 10 juillet 1871 à Paris, pendant la Commune. Il est asthmatique et fragile, la mort par étouffement planera sur lui toute son existence. Après des études au lycée Condorcet, il devance l’appel sous les drapeaux et accomplit son service militaire On le juge ici et là « peu intelligent ». Il publie d’abord des poèmes et des nouvelles dans une facture très classique. La fortune familiale lui assure une existence facile et lui permet de fréquenter les salons chics. Il y accumule le matériau nécessaire à la construction de son œuvre maîtresse, où il cristallise, grâce à un style unique, une conscience qui plonge en elle-même, qui recueille tout ce que le temps à laissé comme traces, puis, qui reconstruit, redonne vie à ce qui fut ébauches fantomatiques et signes. C’est la cathédrale du Temps. Prouts cherche à cerner l’impossible, la vérité de l’âme... et il y parvient. La Recherche du Temps perdu paraît progressivement entre 1913 et 1927, avec un immense succès.
Franchement Coco, plutôt que de courir après boulot-dodo, minceur et sexe, crédits maxis, écran plasma et portable wifi, embarque-toi dans la Recherche ! Car au septième tome, il le retrouve, Proust, le Temps ! Et ça, c’est un moment bouleversant qui aide à vivre, bien plus que les artifices de la conso. Trop fort, le Marcel.
Regardons ce qu’en dit la littérature et particulièrement ce bijou que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à lire :
« A la recherche du temps perdu », de Marcel Proust
Houlà ! Proust ! Le sadique des dictées labyrinthiques ! Le spécialiste des phrases à rallonge qui palpent les émois d’un courant d’air en dix-huit pages sans alinéas ! Le maladif qui scribouille dans son lit, volets fermés, pendant que sa Môman lui apporte des tisanes ! Que n’a- t- on pas dit sur le pauvre Marcel…
Perfides jalousies.
Car Proust a apporté à la littérature ce que Monet, l’impressionniste, a apporté à la peinture : la Révolution et la Beauté.
La recherche du temps perdu est la longue errance d’un jeune narrateur caméléon épris d’art, dans les salons de la Belle Epoque. En apparence, il ne se « passe » rien, pas d'intrigue, de tension, de dénouement. C’est bien normal, on n’est pas dans la dernière prod’ d’Hollywood !
Pourtant, en sept fois 500 pages à peine, Proust aborde les sujets brûlants de son époque : la guerre mondiale, l’affaire Dreyfus, les mœurs (dont l’émergence de l’homosexualité admise), les forces sociales, et bien entendu l’amour, le couple, la mort…
On ouvre la Recherche comme si on allait traverser le canal de Provence, mais on va naviguer sur l’immense océan de la littérature, subjugué, enchanté.
De mère juive, Marcel Proust naît le 10 juillet 1871 à Paris, pendant la Commune. Il est asthmatique et fragile, la mort par étouffement planera sur lui toute son existence. Après des études au lycée Condorcet, il devance l’appel sous les drapeaux et accomplit son service militaire On le juge ici et là « peu intelligent ». Il publie d’abord des poèmes et des nouvelles dans une facture très classique. La fortune familiale lui assure une existence facile et lui permet de fréquenter les salons chics. Il y accumule le matériau nécessaire à la construction de son œuvre maîtresse, où il cristallise, grâce à un style unique, une conscience qui plonge en elle-même, qui recueille tout ce que le temps à laissé comme traces, puis, qui reconstruit, redonne vie à ce qui fut ébauches fantomatiques et signes. C’est la cathédrale du Temps. Prouts cherche à cerner l’impossible, la vérité de l’âme... et il y parvient. La Recherche du Temps perdu paraît progressivement entre 1913 et 1927, avec un immense succès.
Franchement Coco, plutôt que de courir après boulot-dodo, minceur et sexe, crédits maxis, écran plasma et portable wifi, embarque-toi dans la Recherche ! Car au septième tome, il le retrouve, Proust, le Temps ! Et ça, c’est un moment bouleversant qui aide à vivre, bien plus que les artifices de la conso. Trop fort, le Marcel.