Article paru ce mois-ci dans l'Écho de Saint-Julien-des-Rosiers (Gard)

C’est une rencontre littéraire qui s’est déroulée dans la salle de musique de l’Espace Mandela de Saint-Julien les rosiers, le vendredi 10 novembre 2017, autour de Denise Déjean et de son éditrice. En partenariat avec la toute nouvelle association de la commune, Les Jardins des Tribes, et de la médiathèque, l’OMC a présenté, à une trentaine de personnes attentives, ce très beau livre, Femmes en leurs Jardins, édité par Elan Sud.
Avant tout, ce texte nous parle de l’urgence dans la quête d’une terre d’accueil, mais surtout d’un travail. De ces hommes et de ces femmes que la faim, la misère ou la guerre ont poussés à quitter leur pays. De l’Europe de l’Est à l’Afrique du Nord ! Car ce sont les premiers arrivants, qui, en ce début de XXe siècle armé jusqu’aux dents, ont d’abord loué leurs bras à qui cherchait de la main d’œuvre. Puis, avec leurs épouses, ils ont défriché ces terres inemployées, prêtées la municipalité. Mais ce sont surtout les femmes, qui par leur sueur et leur acharnement, ont « sculpté » ces parcelles afin de nourrir leur famille et d’enrichir leur pauvre « ordinaire ».
Pour Asya, Maria, Drusilla ou Djédjila, cette nouvelle vie, précaire et difficile, dans une petite ville d’Ariège, un peu méfiante malgré tout devant ces étrangers, cette nouvelle vie a petit à petit, transformé en murmure le vacarme de la violence et de la peur. Et c’est ainsi que Montorgel s’est teinté, par petites touches, de saveurs et de couleurs venues d’ailleurs.
Lorsque Denise Déjean a écrit Femmes en leurs jardins, la question migratoire, d’une actualité aussi brûlante et aussi lourde en vie humaine, n’avait pas autant envahi les médias. L’auteure nous propose de réécouter ces histoires du siècle d’avant, avec simplicité et compassion. Pour comprendre mais ne pas succomber à la tentation de devenir juge ou donneur de leçons. Nous pourrions un jour, être un de ces « demandeurs d’asile » !
Sous sa plume, il n’y a, encore et toujours, que des humains qui font ce qu’ils peuvent. Avec leurs bras, leurs jambes, avec leur cœur. Et c’est ce tableau humaniste de notre mémoire collective que nous vous offrons de découvrir à votre tour. Femmes en leurs jardins fait dorénavant parti du fonds de la médiathèque. Merci, Denise, pour ce moment précieux et plein d’émotion.