

Ce n'est pas le bout du Monde, mais, en sortant de votre voiture, vous êtes obligé de rester un instant silencieux devant la face Nord du Ventoux, rude, abrupte, sauvage.
Alors samedi, la magie a encore opéré. Il faisait moins beau que l'an passé. Le vent venait déranger les papiers bien rangés. Peu de monde, beaucoup de curieux… mais où étaient les lecteurs?


Invité "hors livre", Milo Bati, slameur poétique sur sonorités africaines, c'est le seul moyen de le catégorier... et encore.
Une écriture proche de Raimbaud posée sur des percussions, des cordes d'instruments rudimentaires africains, parfois une basse ou une note électrique, mais surtout les mots et leur sens, mis en valeur par une diction sereine
Il venait présenter son CD et, au premier achat, l'idée lui est venue d'offrir un poème en guise de dédicace. Un poème libre, instantané.
Quelques instruments et voilà les enfants qui s'attroupent. Des peaux sur lesquelles on peut frapper, des sons, une invitation.

Le ciel s'est assombri, le vent a pris de la force, le soir, après le repas en commun à l'auberge de Brantes (une soupe de courgette délicieuse), chacun a regagné son hébergement chez l'habitant, bénévole, accueillant.
Nous, c'était chez Line, celle qui fait des habits, hors mode, hors du temps. Elle fait les petits déjeuners, mais assure aussi la cantine du salon avec quelques autres. Une vraie nourriture, un vrai régal, un grand sourire.

Dimanche la cata. Le vent a fait de la bouillie avec les tentes dans la cour de l'école. Une salle est prévue à Savoillan. Un agriculteur de Brantes propose son hangar en haut du village.
Sacs de ciments alignés, murs de cairons bruts, sol inégal, odeurs de produits chimiques, camions et tas de graviers dans la cour, rafales de vent chargées de poussière, pluie en averses... hummm, tout ce qu'il faut pour abimer les livres !.

Peu de monde, mais beaucoup de vent et de pluie !

La pluie nous a contraint à fermer tôt, il n'y avait vraiment plus personne. Chacun s'en est allé, le dos courbé pour se protéger des rafales.
Un salon, cela se prépare et quand oin aime les livres, on ne les met pas en danger !