20 mai 2007
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20:30

Accueillis à 9h30 avec un café et des croissants, après une heure de route, trois pour certains, l'accueil est agréable.
Les livres, déjà disposés sur les tables, nous indiquent quelle sera notre place pour la journée.
Certains visages d'auteurs me sont familiers, déjà croisés à Sorgues, Brantes ou ailleurs...
10 heures, un passant s'intéresse à mon roman et l'achète après une présentation du contenu... la journée s'annonce bonne.
La matinée se passe tranquillement, au fil des rencontres. Les visiteurs du salons sont en grande partie des lecteurs, cela fait plaisir. Certains "salons du livre" sont malheureusement plus une date sur un calendrier culturel municipal qu'une réelle volonté de promouvoir la littérature. A Nyons, le rendez-vous est pris, l'intérêt est manifeste.
Choisi parmi une liste anonyme de restaurants, je vais déjeuner, accompagné de quelques auteurs.
D'un goût à l'autre*, l'enseigne transpire l'aventure gustative, je m'y dirige les papilles en éveil.
Petite terrasse ordinaire, rien n'affiche la personalité du lieu, hormis le regard franc et le sourire de la patronne qui nous accueille avec un plaisir non simulé.
Trois romanciers, un auteur de bande dessinée, la représentante des éditions Equinoxe, la conversation s'engage en attendant le repas. Il est question de salons, de romans, de librairies, de signatures, ... rien d'anormal dans le contexte.
Mes papilles gustatives sont en émoi lorsque la patronne nous apporte le plat principal : présentation raffinée, fumet élégant, énumération des ingrédients à rendre jaloux un maître d'hôtel... " Dur, dur d'être écrivain" comme le souligne un des comparses, les premières bouchées ne le démentent pas.
Le silence des gourmets en action s'installe sur la petite terrasse. Les hum, les hein, les "putain, elle ne s'est pas foutue de nous" rythment le plaisir de la chair éphémère. Le pavé au chocolat délicat et parfumé confirme que l'adresse est bonne de l'entrée au déssert. En partant, c'est promis, je signalerai l'adresse sur le blog, c'est chose faite!
Merci aux organisateurs du salon pour cette concordance avec le thème de l'année, la gourmandise...

L'après midi confirme la qualité des visiteurs, certains repartent avec presque une dizaine de livres. Il n'est pas question ici d'aborder l'aspect mercantile d'un salon, mais le plaisir de rencontrer des lecteurs.
Je ne peux m'empêcher de poser la question : comment faites-vous pour choisir parmi tant de livres. Bien sûr, il y en a moins qu'en librairie, mais reste l'anonymat des auteurs. C'est justement là que tout se joue, que réside l'intérêt d'un salon, le contact avec les auteurs.
Si toutes les histoires ont déjà été écrites, la personnalité de chacun, la plume, la sensibilité font la différence.
Alors, chers visiteurs de salons du livre, n'hésitez pas à questionner, fouiller parmi les plumes, faire dévoiler les émotions de ces heures de solitude concentrées en quelques centaines de pages.
Un écrivain n'est pas un barbare, mais un solitaire avide de rencontres de ces anonymes qui peuplent nos univers, à qui nous confions nos sentiments, nos rêves et nos espoirs.
Je salue cette jeune fille brune aux yeux foncés et souriants qui a dépensé son bon d'achat à ma table, cette passionnée d'Haïti qui est retournée aux Caraïbes le temps d'une conversation. Je regrette de n'avoir pu offrir mon livre à cette demoiselle désargentée, la lecture n'a pas à être réfrénée. J'encourage cette mère d'avoir pris le temps d'essayer d'intéresser son fils à autre chose que la console de jeux... et je remercie tous les nouveaux lecteurs de Toca Leòn! de participer, par leur acte, à la vie de ce roman.
Rendez-vous sur ce blog pour prolonger la conversation.
Dominique LIN
* restaurant : D'un goût à l'autre - 21 rue des Déportés à Nyons - 04 75 26 62 27